Rencontre...[libre]

Emiko sortit d'un batîment en poussant lourdement la porte vitrée et déboucha dans la cours en fredonnant l'air d'une chanson assez connue. Marchant sans vraiment se presser, ses talons cliquetaient sur le sol et le bruit résonnait dans toute la cours. Alors qu'elle passa la main droite dans ses cheveux, la jeune femme leva les yeux et souffla en voyant le mauvais temps. Le ciel était couvert de mauvais nuage gris. Et, tandis qu'elle voulut presser le pas, une brise s'engouffra sous son tailleur, la faisant trembler comme une feuille. S'arretant alors pour boutonner sa longue blouse blanche d'infirmière, Emiko vérifia qu'elle tenait bien tout les dossiers en main.

Voyant que tout était là, elle se remit donc en marche et regarda autour d'elle. La cours était déserte et un étrange silence planait. S'imaginant des espèces de scénarios impossible incluant un bel homme qui lui proposerait de porter ces dossier, elle rigola un peu et secoua la tête en se traitant de vieille fille trop rêveuse. Mais il était vrai que depuis qu'elle avait eu ce nouveau boulot, Emiko se sentait bien. Bon ok, elle n'avait pas beaucoup fréquenté les élèves de cet établissement qui semblait un peu lugubre vu que ses supérieurs l'avaient enfermées dans une salle afin de classer les dossiers qui attendaient encore et encore qu'une personne sérieuse les tries et les ranges, enfin. S'était donc tombée sur Emiko. Mais bon... Et puis la paye n'était pas mal donc Emiko n'avait pas vraiment de quoi se plaindre. Enfin peut-être.

Peut-être d'une pierre qui se trouva malonctreusement sur le chemin du talon de la chaussure droite d'Emiko qui tomba en avant et fit tomber ses papiers. Lorsqu'elle atterit à plat ventre sur le sol goudronnée, la jeune femme faillit se mettre à pleurer. Ses nouveaux collants étaient éffilés et le talon de ses escarpins était cassé.

-Mais je porte la poisse.... T_T

Grommellant pour la forme, elle se releva et commença à se lever pour ramasser les papiers quand un nouveau coup de vent souffla. Regardant la scène avec effroi, elle commença à sautiller dans toute la cours afin de récuperer les precieux papiers. Tellement Emiko était absorber par sa tâche qu'elle ne remarqua même pas que quelqu'un la regardait depuis un bon moment.

Le jeune homme avait songé à aller dehors, non pour échapper à qui que ce soit, pour une fois, mais afin de prendre simplement l'air. Ses idées étaient pas mal embrouillées ces derniers temps et, n'ayant ni l'envie ni la force de tout démêler, il avait fait comme d'habitude, avait tout laissé de côté et repris sa vie de la manière la plus... Normale possible. Du moins, si il est possible de vivre normalement dans cet internat. Bref... Tout cela pour dire qu'il avais repris ses anciennes habitudes... Celles de n'importe quel voyou sans doute. Pour le moment, personne n'avait reparlé ni de Mary, ni du laboratoire, ni de Cross... Et... Depuis que Nakigara s'était trouvé un petit ami, ce qui avait en fait un peu choqué Sealiah, celui-ci n le voyait quasiment plus pour ne pas dire plus du tout. En un sens, il trouvait ça normal... Mais un peu décevant. Lui qui avait cru s'être fait un peut-être ami. Comme si ça existait... Il avait été un peu naïf. Enfin, il n'avait aucune rancune et était plutôt content pour Nagi dans le fond, donc ces pensées n'avaient pas lieu d'être.

Sortant donc, il avait aperçu une personne et s'était donc arrêté, tournant la tête vers elle. Il ne remarqua pas tout de suite qu'il s'agissait d'une jeune femme. Non... C'est sa blouse blanche qui l'interpella. Il n'en fallu pas moins pour que son regard se teinte d'une colère plutôt tenace, si ce n'était pas de la haine. Il fit un pas vers elle... Qui tomba. Sealiah s'arrêta. Elle venait de tout faire tomber. Ceci ne serait sans doute jamais arriver à mlle Wright. Et effectivement, c'était la première fois qu'il voyait celle là. De toute évidence, elle venait de casser son talon. Tant mieux, il serait plus simple de la rattraper si jamais elle se mettait à courir. Un coup de vent emporta tous ses papiers alors qu'elle venait de se relever en maugréant.
La regardant un instant s'agiter comme une folle pour tous les rattraper, le sort voulu que quelques uns s'échouent à ses pieds. Il les ramassa tranquillement.

Il finit par aller à la rencontre de la jeune femme, quelques feuilles à la main.

"B'jour."

Son ton était plutôt froid, pour ne pas dire glacial et ne présageait rien de bon pour elle... Pourtant, il lui avait ramasser ses feuilles... Etrange non?

Après avoir couru un peu partout dans la cour comme une folle venant juste sortir d'asile, la jeune femme avait presque fini de rassembler les dossiers qui s'étaient envolés. Alors qu'elle leva la tête pour jeter un regard circulaire sur ce qui l'entourer afin de vérifier les présences de papiers volants dans la cours, la jeune infirmière remarqua la présence d'une personne. Un garçon qui venait tout juste de sortir des batîments. Surprise cette présence alors qu'elle était seule il y a quelques secondes, Emiko reajusta ses lunettes sur son nez et regarda avec intêret l'élève. Il était plus grand qu'elle et possédait une silhouette assez masculine, épaule carré et tout... Il donnait aussi une impression d'être perdu dans ses pensées. Finalement, après cette petite inspection du regard, la jeune femme vit quelques dossiers joncher devant ses pieds et le regarda, sans rien dire, se baisser pour les ramasser.

Emiko était, intérieurement, surprise de l'attitude du jeune homme. Les autres gens du personnel lui avaient pourtant bien expliqué combien ces élèves, ceux qui vivaient dans cet internat, étaient perturbés et violents. Ils lui avaient aussi montré des photos d'élèves entrain de se battre ou encore des blessures qu'ils avaient reçu d'eux. Elle ressentait donc une certaine apréhension de rencontrer les élèves. Mais celui-là, enfin celui qui se trouvait devant elle, ne semblait pas vraiment avoir une raison d'être à l'internat. Il semblait normale. Lorsqu'il s'avança vers elle en lui tendant les dossiers qu'il avait ramassé, la jeune femme ne sut pas comment réagir. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres et Emiko répondit avec un ton peu assuré :

-Ah Bonjour. Merci pour les feuilles, je devrais faire plus attention.

La jeune femme passa la main dans ses cheveux, elle n'était pas vraiment dans une position vraiment bien pour une première rencontre avec un élève : talons cassés et collants éfilés après être tombée par terre. De plus, sa timidité revenait aux galops.Emiko était vraiment génée. La jeune femme ne savait pas vraiment comment la discussion allait continuer mais elle dit quand même :

-Je m'appelle Emiko Seiji, je suis une nouvelle infirmière. Et toi ? Tu es un bien élève, non ?

Elle sourit, un peu genée et attendit une réponse.

Le jeune homme la vit se tourner vers lui. Il ramassa les feuilles et alla à sa rencontre pas vraiment dans le but de les lui rendre... Du moins pas en but premier. A moins qu'elle soit différente des autres, ce dont il doutait fortement. Et si elle ne l'était pas maintenant, elle ne tarderait pas à le devenir sous l'impulsion des autres... Sinon ce serait sans doute elle qui prendrait. Alors qu'il venait de la saluer, certes d'un peu engageant mais il l'avait fait et c'était là le point principal, elle mit quelques secondes avant de sourire, visiblement gênée. Prenant la parole, elle lui répondit finalement.
Sealiah la dévisagea un temps avant d'acquiescer silencieusement, signifiant par là qu'elle devrait effectivement faire plus attention que cela à l'avenir, chose que n'aurait jamais dite un surveillant ou scientifique "normal" ici... Jamais ils n'auraient avouer devoir faire attention ou avoir fait une gaffe... Sauf de manière très cynique. Or, aucun sarcasme n'était perceptible dans sa voix. Mais quoi qu'il en soit, oui, elle devrait faire attention.

Ne bougeant toujours pas, elle se passa la main dans les cheveux avant de reprendre sur le ton qu'aurait pris une gamine pour dire la même chose... Poser une question un peu stupide. Mais... Elle était infirmière... Et non pas scientifique... Elle... Aidait les élèves donc a priori et ne s'amusait pas à faire des expériences étranges... Elle n'avait rien à voir avec Mlle Wright? Mais si! Faith était sa supérieure puisqu'elle était également infirmière en chef et non pas juste une petite scientifique... Les infirmières pouvaient donc elles aussi faire leurs petits tours? Un éclair de colère passa dans son regard.

"Il me semble que l'uniforme vous répond de lui-même... "

Dit il d'un ton froid, dans l'espoir de se calmer un peu. Elle... N'avait pas l'air comme les autres... Devait il réserver son jugement? Ou y aller tout de suite? Sans doute le réserve un temps... Celui de cette conversation. Il devait donc la faire durer un peu.

"Enchanté... Si je puis me permettre, pourquoi avoir choisi cet établissement pour venir faire ce boulot? Ce n'est pas... L'endroit rêvé."

Finit il par conclure en lui tendant ses papiers qu'elle n'avait toujours pas repris.

Emiko fut surprit de la dureté qui regné autour de cette élève. Son regard, sa façon de lui parler ou encore l'air qui planait autour de lui... Et cela l'avait vraiment déstabilisé. Elle n'avait pas voulu être méchante mais le ton dont il lui avait répondu alors qu'elle lui demandait juste si il était un élève la blessa. Bien sûr, comme une idiote, elle n'avait même pas prit la peine de baisser le regard pour remarquer qu'il était bel et bien en uniforme. Mais comment avait-elle pu oublier ce détail alors qu'elle se souvenait que la directrice lui en avait parlé lors de son entretien.

-Ah... Oui... Désolée... J'aurais dû le remarquer plus tôt...

Elle s'inclina pour s'excuser de son indiscrétion. Et, alors qu'il reprit la parole, elle l'écouta avec beaucoup attention, tout en prenant les dossiers qu'il lui tendait. Sa question l'avait surprise. Pour la jeune femme, cela nemarchait pas comme cela. Devait-on avoir une raison pour choisir un établissement ? Devait-on avoir une raison pour guérir chacun de ses patients ? Emiko s'exclama alors, toujours avec son attitude timide et peu assuré :

-Je... Je n'aime pas... voir les gens... en détresse ... Et puis... J'aime guérir les gens... L'endroit... n'a rien à... faire là-dedans...

Bon ok. ELa jeune infirmière n'avait pas vraiment l'air convinquante avec son ton à demi-assuré et ses bafouillements. Mais elle avait était sincère. Et s'était le plus important pour elle, quoi que pense le jeune élève qui se trouvait devant elle.

L'élève planta son regard dans le sien alors qu'elle reprenait la parole d'un air toujours si peu assuré, en fait... Encore moins assura qu'avant. de toute évidence, elle avait du être choquée de la manière dont il parlait. Depuis quelques temps, il ne parvenait pas à parler autrement à un membre du personnel qu'il soit en blouse blanche, en cuir ou autre... Elle s'excusa poliment auprès de lui et s'inclina même. Vraiment étrange comme réaction. A croire qu'elle était une personne normale... A la question qu'il posa, elle paru se renfrogner un peu. Sa question devait l'avoir surprise et pourquoi pas même un peu vexée, vu la mimique qu'elle avait fait. La réponse en revanche, étonna quelques peu Sealiah.

Elle n'aimait pas voir les gens en détresse et voulait les soigner, peu importait l'endroit? Elle changerait sans doute d'avis dans quelques temps... Que ce soit de sa propre volonté ou non. Le jeune homme la regarda d'un air bien peu crédule et mit quelques longues secondes à reprendre la parole, profitant de ce temps pour la jauger. C'était la première qui ne lui inspirait pas quelque chose comme de la colère alors qu'il parlait avec elle... Bien sur, il en éprouvait mais ce n'était pas directement dirigé à son encontre... Il pourrait la... Blesser tout de suite. Mais si elle était telle qu'elle le disait, alors il donnerait une raison à l'administration de lui mettre la pression. Lui donner une chance? Pourquoi pas...

Il fit un pas vers elle et posa doucement sa main sur son épaule, la poussant avec précautions, mais ne laissant aucune place à la discussion, en arrière de sorte qu'au second pas qu'elle ferait en arrière, elle se retrouverait collée au mur. Posant ses mains de chaque côtés de la jeune infirmière, il la toisa un instant avant d'approcher son visage du sien.

"Faites du mal à un seul élève... Et je vous tue. C'est clair?"

Demanda-t-il d'un air tranquille mais toujours aussi froid à la jeune femme qu'il dépassait.

Emiko ne savait pas vraiment pas à quoi s'attendre. Tandis qu'il semblait être dans ses pensées, Emiko le regardait un peu. Sans plus. En fait, la jeune infirmière ne savait pas vraiment comment réagir face à cet élève. Son caractère ne lui permettait pas, malheuresement, d'hausser le ton pour le convaincre de ses pensées. Mais elle commençait à comprendre que cela n'aurait servit à rien. Partant encore dans une profonde reflexion sur elle-même, les gestes de son interlocuteur l'a surprire.

Bien sûr, comme le garçon devait s'en douter, Emiko reagit au quart de tour. Tout d'abord, la jeune femme se laissa faire puis, se rendant compte de ce qui était entrain de se passé, s'était trop tard. Un pas et elle était contre le mur. Elle regarda avec une once de surprise mélangée à de la peur, posé ses mains contre mur et approcher son visage. La jeune femme commença à trembler comme une feuille et resta immobile. De toute façon, elle était incapable de bouger devant ce regard froid et la proximité de cet élève qui semblait douteuse. Et son imagination l'emmenait déjà à des visions de violence. Puis il lui parla, ce qu'il dit l'interloqua. Emiko se demandait comment elle pourrait blesser un de ses élèves, de ces gens qu'elle devait soigner. La jeune femme, tout en n'osant pas croiser le regard de son interlocuteur marmonna:

-Je... Je n'oserais... Jamais... Frappé un... élève... J'en suis... incapable.

Et s'était vrai. La violence la répugnait et, devant chaque acte de violence, son corps se bloquait. C'était un blocage psycologique, Emiko le savait et faisait avec. Mais cet élève pourrait être violent... Elle ne comprenait pas pourquoi il lui parlait de cette façon ni pourquoi il réagissait comme cela. Un médecin ou encore une infirmière était là pour soigner ceux qui en avait besoin et donc, il ne devait en aucun cas faire de mal à un élève ou à un de ses patients. Et ces pensées rendaient incompréhensible la vision qu'elle avait de ce jeune homme.

Elle tremblait? Il savait qu'il était plutôt impressionnant de temps en temps quant il le voulait mais tout de même, pas de là à faire trembler les personnes de peur... Du moins... D'habitude. Et puis... Il devait avouer que ses éléments de comparaison n'étaient pas des meilleurs puisqu'il s'agissait surtout de dealer, de flics... De cross, ce qui revenait presque au même... Et le dernier en date: Victor. Elle ne ressemblait à aucun d'eux... Ni d'apparence, ni de manière plus... profonde... Et bien qu'il soit possible qu'elle joue la comédie, il en doutait fortement et n'était pas encore assez paranoïaque pour croire que tous n'étaient que des personnes à abattre.

La dévisageant encore quelques secondes après qu'elle lui ait dit qu'elle ne pourrait jamais commettre de tels actions envers des élèves, il se redressa un peu et posa doucement un index sous le menton de la jeune infirmière, lui relevant la tête presque avec tendresse, bien qu'il n'y ait aucun sentiment de tel sous ce geste. Croisant son regard, il esquissa un léger sourire et recula d'un pas, le "relâchant" en quelques sortes. Regardant du côté du bâtiment principal, comme pour s'assurer que personne n'avait vu, il finit par revenir à l'infirmière. La détaillant un instant, il finit par reprendre la parole d'un ton un peu moins froid.

"Vous devriez faire un peu plus attention à vous."

Regardant encore une fois de l'autre côté de la cour, il reprit sans la regarder.

"En espérant que vous ne changerez pas d'opinion..."

Il s'inclina brièvement vers elle et, se redressant la seconde d'après, la regarda une nouvelle fois avant de tourner les talons, s'en allant de toute évidence pour on ne savait quelle raison. Il repartait de la manière dont il était arrivé, de manière étrange en un sens. Enfin, il s'était radouci, elle pouvait donc, à priori, toujours le rattraper si elle avait envie de parler... Du moment que ce n'était pas trop long non plus... Il n'était pas d'une nature patiente. Il avait fait ce qu'il avait à faire en quelques sortes... la mettre en garde.

Emiko se laissa dévisager sans rien dire. Dans sa tête, ses pensées se bousculaient. Que pouvait-elle faire ? Que lui voulait-il ? Et, alors qu'il releva son visage d'un geste assez doux, elle croisa son regard. La jeune femme remarqua aussi une baisse de froideur dans ses paroles. Est-ce que ces paroles l'avaient touchés ? Emiko ne comprenait pas vraiment et le sourire qu'il arbora ne l'aida pas vraiment. S'écartant un peu de lui lorsqu'il la "libéra" de cette étrange position, elle le regarda d'un coin de l'oeil jetait un regard circulaire sur les environs.

Puis la jeune femme le vit partir, comme si de rien n'était. Aucun mot ne sortit de sa bouche pourtant, il y avait quelque chose qu'elle voulait comprendre. Il l'avait un peu agressé, avec son regard froid et ses paroles dure, puis lui avait dit de faire attention. Et puis aussi sa dernière phrase. Comment pouvait-elle changée d'opinion ? Et pourquoi aurait-elle envie de penser autrement ? Emiko voulait comprendre les raisons qui faisait tenir un tel discour à ce jeune homme. Mais... il s'éloignait...

Prenant alors son peu de courage à deux mains, elle s'élança derrière lui et l'attrapa par le bras. Lachant les dossiers dans un moment d'inatention, elle se retourna à peine pour voir où ils s'envolaient et préfèra demander :

-Je... ne comprend pas. Pourquoi... Pourquoi m'avoir parlé ainsi ? Avez-vous.... des raisons de... croire que je... ferais du mal à quelqu'un ? Connaissez-vous...une ou plusieurs personnes... capable de cela ?

La jeune femme le regarda, osant alors le regarder droit dans les yeux pour une fois. Ce garçon était un de ses patients car élève de cet internat et elle voulait donc en savoir plus sur lui et peut-être même, sur l'endroit où elle travaillait. Emiko savait qu'elle pouvait être aveugle sur certain point et sa timidité excessive l'empêchait de parler avec beaucoup de gens. Elle voulait donc connaitre un minimum le monde qui l'entourait. Peut-être même qu'elle pourrait aider cejeune homme ?

-Et puis... vous ne m'avez pas dit votre prénom...

Le jeune homme avait compté repartir assez rapidement. Après tout, elle aurait des problèmes si d'autres membres du personnel l'avait vu en position de faiblesse par rapport à lui. De plus, il était déjà assez connu et avait eu assez de problèmes comme cela. Il n'avait pas la moindre envie de... Plein de choses en fait. De revoir Cross, Victor, ou de repasser au laboratoire, du moins, pour ne citer que cela.

Entendant des bruits de pas précipité, il sentit des mains s'agripper à son bras et s'arrêta net en ayant pour réflexe de lever le poing qui s'arrêta heureusement avant d'avoir atteint le visage de la jeune femme. L'abaissant après quelques secondes et après avoir intégré ce qu'elle venait de lui demander, il se dégagea de son étreinte avec rudesse mais sans pour autant de violence et reprit la parole.

"J'ai des difficultés avec... Les personnes en blouse blanche. Et non... Je n'ai plus de raisons de croire que vous feriez du mal aux élèves... Quant aux autres questions... Mieux vaudrait que vous évitiez de les poser."

C'était stupide. Il en avait trop dit de toute façon. Elle devait comprendre... Mieux valait qu'elle comprenne vite en fait, que ce n'était pas le meilleur endroit pour les personnes désireuses de réellement aider les élèves. Ici ça ne semblait pas être la coutume...

"Sealiah... Pour mon prénom."

Il soupira d'un air mi agacé, mi embarrassé et repris d'un ton insistant.

"Repartez d'où vous venez ça vaudra mieux pour tout le monde."

Emiko avait soudainement fermé les yeux en voyant le poing du garçon s'approchait de son visage. Elle le laissa parler et le laissa s'échapper de son étreinte sans rien dire. La jeune femme n'avait perdu aucune miette de ce qu'il venait de dire et y reflechissait encore et encore, à s'en tordre les méninges. L'infirmière essayait de comprendre ce qu'il voulait lui dire mais elle ne comprenait pas vraiment. On l'avait prévenu que s'était un internat de fou. Et Sealiah semblait vouloir la prévenir, peut-être un geste amicale ? Emiko ne savait pas.

Mais pour la première fois enfin, la jeune femme soutint le regard du jeune homme. On ne pouvait lire, dans ses yeux, que l'espoir de compréhension. Et elle réussi à dire, avec toute l'assurance qu'elle avait, donc pas vraiment beaucou :

-Je suis fière... d'être une de ces blouses blanches ! Je ne changerais... pas d'avis ! Je guérirais encore...les élèves !

La jeune femme ne tiendrait pas vraiment tête longtemps et finirait par fuir si ce garçon continuait mais elle avait finit par dire ce qu'elle pensait. Sealiah avait peut-être de bonne raison de ne pas aimer les blouses blanches mais elle ne partirait pas parce qu'un adolescent le lui dirait. Même si sa timidité était là, elle avait son honneur....

La jeune femme croisa son regard et le soutint. Peut-être n'était elle pas si "faible" que cela finalement... En tout cas, aussi timide soit elle, elle était déterminée à aller au bout de son métier d'infirmière, chose qui aurait paru naturelle n'importe où ailleurs. Mais n'étant pas n'importe ù mais à l'internat Mao Litune, le jeune homme la dévisagea un instant sans mot dire. Elle était fière d'être de ces "blouses blanches" que parce qu'elle ignorait ce qu'ils faisaient... A moins qu'elle ne joue la comédie à la perfection... Il n'espérait pas. Et de toute façon, il avait dit à demi mot, il avait sous entendu... Donc autant aller jusqu'au bout... Comme d'habitude non?
Détournant la tête un court instant, il réfléchit à la manière de tourner les faits.

"Nous, les élèves, connaissons effectivement pas mal de... personnes, qui n'hésitent pas à nous faire du mal. Déjà qu'entre nous ce n'est pas forcément très... Amical..."

Il s'interrompit un instant et regarda de nouveau vers la porte en reprenant ensuite sur un ton un tout petit peu plus bas, trahissant sans doute le peu d'envie qu'il avait de parler de ces choses là comme cela.

"Il y a une section spéciale au dessus de l'infirmerie: Des laboratoires... Des élèves y sont quelques fois emmenés. Quant aux gardiens et autres membres du personnel, c'est à croire que leur passe temps favoris est de prendre leur pieds avec nous..."

Si le début avait été dit d'un ton plutôt calme, chaque mot avait été débité avec une ardeur et une haine redoublée. Se tournant de nouveau vers la jeune femme, il encra son regard dans le sien.

"Peut-être comprenez vous maintenant la raison de mes paroles."

Emiko écouta avec attention tout ce qu'il disait. Mais plus il parlait, plus elle devenait blanche comme un linge. Elle ne pouvait pas y croire mais la jeune femme sentait la haine à chaque mot que son interlocuteur prononçait. Oh bien sûr, la jeune femme n'était pas complétement surprise par ce que Sealiah lui disait. Emiko avait déjà eu un sentiment de bizarrerie en entrant dans une conversation avec des personnes du corps scientifique et une conversation avec Lysandre, la psychologue, lui avait aussi démontré que cet internat était bien noir. Et puis, il y avait aussi ce que la directrice lui avait dit lors de son premier jour de travail. Ses mots résonnaient encore dans sa tête.

Mais Sealiah avait beau dire cela, elle resterait comme cela. Infirmière ici. Si tout le monde blessé les élèves ici, il faudrait au moins que quelqu'un les protèges et les soignes. Emiko ferait cela même si elle risquait quelque chose. Emiko voulait changer, faire bouger son petit monde timide. Et les paroles pourtant haineuse de son interlocuteur ne l'avait que renforcée dans son choix.

-Je crois... que je m'en doutée...un peu... Et puis... il y a des raisons... qui m'oblige à rester... ici... Désolée...

Elle ne sut pas encore soutenir son regard mais continua avec franchise :

-Je... te comprends.

Un petit sourire s'afficha sur ses lèvres. Un petit vent lui ébourriffa les cheveux et elle finit par un petit :

-Merci...

Sealiah au fur et à mesure semblait la voir perdre de ses couleurs. A croire que son discours faisait peur... Dire que ce n'était que la vérité?! Le jeune homme après ses paroles soupira un peu et sembla s'être radouci. Passant sa main dans les cheveux pour se gratter la tête d'un air un peu perplexe, il finit par reprendre plus calmement.

"Ce sera à moi de vous remercier... Et de m'excuser... Si vous ne changez vraiment pas."

Finit il par dire en laissant retomber son bras le long du corps. Fixant la jeune femme, il lui sourit finalement. C'était infime mais sincère, et sans doute était ce tout ce qui comptait pour le moment, la sincérité. Il y en avait bien trop peu ici... Dans cet internat. Songeant aux risques qu'elle encourait, il hésita un temps mais après tout, si elle faisait tout pour les aider, pourquoi devrait elle rester seule face à ses supérieurs...?

"Si... Vous avez besoin d'aide ou quoi que ce soit... Je suis dans la chambre 21. Les autres avec moi vous aideront sans doute aussi."

Regardant un point invisible d'un air vague, il réfléchit un instant de plus. Avait il bien fait de lui dire ça? Si elle était telle qu'elle le disait, oui, sans l'ombre d'un doute. Et si... Ce n'était pas le cas... Il n'avait pas dit assez de choses, ou pas de manière assez explicites pour qu'on les retienne contre lui et que l'enfer recommence. Mieux valait ne rien dire de plus pour l'instant. Et si elle avait besoin d'aide, il l'aiderait... Surtout si ça lui faisait un prétexte pour aller semer quelques troubles.
S'inclinant doucement vers elle, il finit par dire...

"Mieux vaut que je rentre. Au revoir."

Il se redressa mais attendit un mot pour enfin tourner les talons.

Emiko finit par sourire face à ce jeune garçon. Il s'était finalement radouci et avait même presque sourit. Pendant quelques minutes, il s'était montré gentil avec elle, n'avait pas montré une once de haine. Et il lui avait même donné son numéro de chambre. Emiko pensait alors que s'était une marque de confiance, qu'elle n'était plus considéré comme dangereuse par Sealiah. Et il lui proposa même de l'aidée... Ce geste la toucha profondément... Elle ne se sentait plus vraiment seul pour aider les élèves, et s'était plutôt pas mal.

Puis il se retourna et s'en alla. Le regardant partir, elle sentit un courant d'air. C'était le vent de la petite révolution qui se faisait à l'intérieur même de l'Internat. Finalement, elle se retourna et tomba sur une cours vide... Regardant la pile de dossier qu'elle tenait et les jeta finalement alors qu'un grand sourire se dessina sur ses lèvres.

-Et bien...

Elle tourna enfin les talons et rentra dans les batîments. Elle se demandait déjà comment serait le lendemain...